La Broderie Chikankari
Elaboré dans l'Uttar Pradesh et principalement à Lucknow, le Chikankari, est une broderie traditionnellement réalisée sur l'envers du tissu, avec un fil blanc, sur une trés fine mousseline blanche, le mulmul. Le mot Chikan provient d'ailleurs du perse chakeen qui signifie "faire des motifs délicats sur l'étoffe"
L'origine
De son origine, très ancienne, plusieurs versions subsistent. Mégasthènes, ambassadeur grec en Inde (350-290 avant J.C.), fait mention dans ses écrits, de motifs floraux sur de la fine mousseline dans l'est du Bengale, au IIIe siècle avant J.C.
On relate également que cet art fut introduit par Noorjahan, la belle reine de l'empereur Jahangir. Experte en broderie, elle s'inspirait beaucoup de la broderie turque.
Les artisans , quant à eux, pensent que l'origine remonte à l'époque du Prophète. Alors qu'il traversait un village de l'Uttar Pradesh, il demanda à boire à un villageois pauvre.En remerciement de son offrande d'eau, il enseigna l'art du chikankari au villageois comme art qui ne le laissera jamais mourir de faim.
La technique
La complexité et les motifs de cette broderie, pratiquée sur cadre de bois, rappellent les fines sculptures de marbre, comme celles du Taj Mahal, et les motifs ajourés des
jali, tel celui exposé actuellement au musée des Arts asiatiques, à Nice.
Aujourd'hui, la mousseline blanche est parfois remplacée par des étoffes de teinte claire mais le fil est de préférence blanc. Le décor le plus répandu est celui de plantes grimpantes réparties sur la totalité du vêtement ou juste sur une partie. Parmi les motifs floraux brodés, le jasmin, la rose, en tiges fleuries, le lotus et le dessin "cachemire" sont les plus populaires.
le point croisé (point d'épine), appelé
Bakhiya est travaillé sur l'envers du tissu. En regardant sur l'endroit, l'effet obtenu est celui d'ombres entre les points chevrons. Une autre variation du travail de l'ombre est crée en coupant les motifs dans le tissu identique à celui de base et de les piquer à l'envers.
Des effets variés peuvent être obtenus en utilisant différents points et combinaisons. De minuscules fleurs en relief sont faites à partir de points ressemblants au point noué. L'effet de relief est apalni en utilisant le simple point de tige appelé
rahet. Les points de boutonnière (hool), droit et de chaînette (zanzeer) sont utilisés pour le remplissage sans pour autant donner une apparence touffue. Autre point remarquable encore, est celui dénommé
jali, pour l'effet de treillage crée par la tension du fil sur le vêtement.